Les seules incompatibilités majeures entre les deux machines sont la map mémoire décalée de $4000 et le moniteur dont les appels sont différents. Cette incompatibilité est artificielle et je reviendrai sans doute dessus plus tard en ce qui concerne l'électronique.
OS-9, que Jacques et moi-même avons porté sur MO et TO, le démontre : les programmes OS-9 tournent indifféremment sur les deux gammes et OS-9 les rend de facto compatibles.
Le TO7-70 light c'est le MO5. Le premier TO7 était extrêmement cher au regard de la concurrence, mais c'était un premier pas dans le monde de la micro. Thomson n'y connaissait strictement rien et l'équipe d'ingénieurs étaient certes très compétente mais composée presque entièrement de "jeunots" sortis de l'université. D'emblée, le TO7-70 était dans les tuyaux et devait nécessairement être compatible. Parmi les améliorations, citons le gate-array : un seul circuit pour remplacer 14 autres. Et le gain n'est pas que technique. Le gain est aussi sur la chaîne de production, largement manuelle à l'époque (montage et tests).
Si les gens n'avait pas acheté
Et c'est là que ça coince. Toi tu définis sans doute "les gens" par M. tout-le-monde. A l'époque, "les gens" c'étaient d'abord les professionnels. Qui avait un ordinateur à la maison (on est en 1982-1984) ? Presque personne en France. C'est ce marché pro qu'il fallait protéger d'une machine low-cost, selon les stratèges de Thomson.
Mais ça c'était la vision stratégique. Au niveau dev, ils avaient José Henrard à l'origine du projet et lui voulait une machine familiale. Le TO7 était trop cher. Le TO7-70 a été parachuté "semi-professionnel" par le marketing. Que faire ? Et puis sont arrivés les appels d'offre de l'Etat (pas que le plan IPT) ...
C'est difficile à expliquer comme ça, mais il faut retenir que le marché n'était pas le même et surtout, qu'il y avait des divergences profondes de vue au sein même de Thomson. Bref, pour parler trivialement, ça se tirait dans les pattes. Michel Leduc en parle mieux que moi dans
les deux vidéos réalisées par MO5.COM. Je vous invite à les regarder. Il y a aussi
l'article paru dans SVM, qui au final, est assez proche de la réalité.
l'ordi embarque un modem ...
Non c'est inexact. Le TO génère des salves FM TTL 5V à l'enregistrement, mais le signal est mis en forme analogique dans le lecteur. En lecture, c'est le lecteur qui décode le signal et fournit directement les données en binaire. Cette approche, plus fiable que celle de la concurrence, s'est avérée limitée en performance.
envoie un signal série asynchrone
C'est encore inexact. Le MO génère directement les salves FM en TTL et décode les salves FM TTL et le lecteur s'occupe uniquement de la mise en forme analogique. Cette approche permet de réaliser n'importe quel encodage par logiciel, c'est tout aussi fiable que sur TO, mais en plus on n'est plus limité par un décodage 900 bauds FM en dur dans le lecteur. C'est ainsi que le MO5 propose 1200 bauds et le MO6, 2400 bauds.